Les fêtes et traditions de fin d’année au Japon

Est-ce qu’on fête Noël au Japon ? Comment célèbre t-on le passage à la nouvelle année sur l’archipel nippon ? Vous vous êtes peut-être déjà posé ces questions.

Et vous avez eu le nez creux car comme vous allez pouvoir le constater, ces périodes de fin d’année sont très animées.

Il y a de quoi faire. Les mois de décembre et janvier son rythmés par des traditions plusieurs fois centenaire et de nombreuses festivités.

Vous allez voir que les japonais passent les fêtes entre amis et en famille, ils sont toujours en mouvement.

Je vous propose de découvrir tout ça sans plus attendre. Si vous avez envie d’apprendre tout un tas de choses uniques, vous allez être servi.

Allez, mettez les pieds sous la table, prenez-vous un bon thé (ou un café si il n’est pas trop tard) et c’est parti.

Avant Noël

Après une dure année de labeur, il est plus que temps de décompresser et de fêter ça comme il se doit.

Et ça, nos amis nippons savent très bien le faire.

Bonenkai

Les semaines qui précèdent le 25 décembre sont pour le moins agitées.

Imaginez un peu l’ambiance festive qui règne dans les couloirs des bureaux…

De la fin novembre jusque tard dans le mois de décembre, les japonais se réunissent en différents groupes et font la fête.

On appelle ces événements des bonenkai (忘年会). La traduction littérale est « banquet de fin d’année » mais il faut plutôt comprendre ce mot comme « on oublie l’année écoulée »

Entre amis

On se réunit entre amis. Il s’agit d’un moment privilégié notamment pour celles et ceux qui ne se voient que très rarement.

C’est généralement l’occasion de faire une belle bamboche tout en refaisant le monde le temps d’une soirée.

Regardez ici par exemple quelques plats typiques : gyoza, poulet frit, poisson mariné à la ciboulette.

Ça donne quand même envie pas vrai ?

Les pintes de bière se vident plus rapidement que le record d’Usain Bolt sur 100 mètres. Les かんぱい (santé !) résonnent toutes les 5 minutes.

Il est de coutume d’enchaîner de nombreux bonenkai en Décembre.

Entre collègues

Les entreprises organisent également des bonenkai afin de fêter l’année écoulée.

Cela permet aussi de resserrer les liens dans une ambiance conviviale.

Certaines sociétés privatisent des izakaya (居酒屋). C’est l’équivalent d’un pub anglais ou d’un bistrot à la française. On y boit et on y mange à la bonne franquette avec de multiples petits plats à partager ou non.

Ici aussi, la bière coule à flot et les flacons de sake s’entassent sur les tables.

Après quelques tournées, les employés lâchent totalement la pression.

Les hommes nouent leur cravate autour de la tête, signe que la soirée se passe merveilleusement bien.

Généralement on enchaîne les lieux jusqu’à ce que le Soleil se lève.

Pour l’occasion, certaines grosses entreprises louent des grands salons dans des hôtels luxueux, comme ici par exemple (à noter le petit clin d’œil à la France avec le texte « Joyeux Noël » inscrit sur le chocolat blanc) :

Osouji (大掃除)

À partir de la mi-décembre, on nettoie son domicile de fond en comble, cela dans le but de purifier le foyer afin d’accueillir le Dieu de la Nouvelle année, appelé Toshigami (年神).

Ce kami apportera santé et bonne fortune pour l’année à venir.

Cette tradition remonte à la période de Edo où les maisons possédaient un foyer pour le feu. Les habitants devaient ainsi nettoyer les murs et les objets qui se recouvraient de suie au fil de l’année.

Tous les recoins des maisons y passent : grilles d’aération, rebords de fenêtre, dessous des meubles, espaces qu’on nettoie moins souvent, …

Sans ce nettoyage minutieux, un japonais s’expose à traîner avec lui chaque saleté, poussière ou désordre durant l’année à venir.

Pas le choix, il faut utiliser beaucoup d’huile de coude durant les derniers jours de l’année.

Rédaction des cartes de vœux

La tradition des cartes de vœux du Nouvel an appelées nengajô (年賀状) est très importante au Japon.

Imaginez un peu que environ 15% des volumes annuels traités par la Poste japonaise concerne uniquement les cartes de vœux du Nouvel an.

Assez fou pas vrai ?

Il est de bon ton de rédiger ses cartes une dizaine de jours avant Noël afin que les services postaux soient en mesure de les livrer dans les premiers jours de janvier.

Calligraphie de 梅秀

Sur les cartes, on retrouve souvent l’expression consacrée « ご健勝けんしょうとご多幸たこうをお祈り申もうし上あげます » qui veut dire « Meilleurs vœux de santé et de bonheur ».

L’année 2023 était celle du lapin.

L’année 2024 est celle du dragon.

Noël au Japon

Encore plus que partout ailleurs, Noël est devenu une fête commerciale sur l’archipel. On compte 1% de chrétiens dans le pays. Les japonais considère donc ce jour sous un autre angle.

Le 25 décembre n’est pas férié. Tout le monde travaille.

On passe souvent la soirée entre amis ou en couple.

Néanmoins, l’échange de cadeaux s’est répandu au fil des ans.

Le cas du KFC

Énormément de japonais se pressent dans les restaurants de la chaîne de fast-food KFC autour du 25 décembre pour déguster le menu spécial Noël.

Voilà ce qui est inclus dans le menu de fête à la sauce KFC

  • Un bucket de huit pièces de poulet
  • Un gratin de crevettes
  • Un gâteau au chocolat

Pour ça, il faut débourser 4 700 yens. Il existe évidemment plein d’autres menus pour l’occasion.

Cette « tradition » a été créé de toute pièce à grands coups d’opérations marketing qui remontent aux début des années 70 lorsque le premier franchisé du pays a souhaité développer son chiffre d’affaires en fin d’année.

Il a donc lancé le slogan ケンタッキーはクリスマス!(Kentucky c’est Noël !) et ses menus spécial Noël.

Un menu KFC sur votre table de Noël : vous seriez cap ou pas cap ?

Après Noël

Après le 25 décembre, tout s’accélère…

Le passage à la nouvelle année est synonyme de traditions ancestrales.

Objets traditionnels

Avant le premier de l’an, on a pour habitude de déposer un certains nombres d’objets afin d’accueillir la nouvelle année du mieux possible.

Shimekazari

Une fois que la maison a été nettoyé de fond en comble, on peut par exemple accrocher à la porte d’entée un shimekazari (注連飾り).

Il s’agit d’une couronne de paille tressée censée apporter la prospérité au foyer durant la nouvelle année.

Cela permet de prévenir les divinités que la maison est prête à les accueillir.

Shimenawa

On peut également accrocher un shimenawa (標縄) qui est une corde de paille tressée censé chasser les mauvais esprits.

Kadomatsu

Généralement après le 25 décembre, les japonais disposent des kadomatsus (門松) de part et d’autre de la porte d’entrée de leurs habitations.

Les entreprises font de même.

Les kadomatsus sont des décorations végétales censées attirer la bonne fortune tout au long de l’année.

Ils sont composés de pins qui représentent la continuité et des bambous coupés, symbole de sincérité et de droiture.

Cette décoration reste en place jusqu’au 7 janvier voire même le 15 janvier dans l’Ouest du pays.

Kagami mochi

Si les japonais prennent le soin de placer leur kadomatsus dès la mi-décembre, puis le shimekazari et le shimenawa ensuite, il est de tradition de placer un kagami mochi (鏡餅) le 28 décembre dans l’autel shinto du foyer ou à défaut dans le salon, la cuisine, ou l’entrée principale.

Un kagami mochi est un gâteau constitué généralement de deux mochis collés l’un à l’autre. Le mochi constituant la base étant plus grand que celui du premier étage. Y trône le plus souvent une orange amère daidai.

Encore une fois, cette nourriture est une offrande au toshigami, la divinité de la Nouvelle année.

Kagami mochi veut dire gâteau mirroir : la superposition des mochis représente la Lune (yin) et le Soleil (yang). Cela signifie que le bonheur et la bonne fortune se recoupent et génèrent ainsi la chance pour l’année qui s’annonce.

Les japonais consomment le kagami mochi le 11 janvier lors de la cérémonie shinto kagami biraki. Les mochis ayant séché, on les casse avec un petit maillet.

Oomisoka (大晦日)

Il s’agit du dernier jour de l’année.

Réveillon

Traditionnellement le soir du réveillon, on mange des nouilles de sarrasin et de farine de blé (toshikoshi soba) qui baignent dans un bouillon.

Pleine de symbolique, ces soba très longues représentent la longévité.

Jyoya no kane

Un peu avant minuit le 31 décembre, les cloches résonnent 108 fois à une minute d’intervalle dans les temples bouddhistes.

Ce rituel permettrait de se purifier des 108 désirs qui troublent l’esprit humain dans différents domaines comme la haine, l’envie, la jalousie, …

Cela permet d’entamer la nouvelle année du bon pied.

Hatsuhinode (初日の出)

La mythologie japonaise est extrêmement vaste.

Le soleil revêt une importance toute particulière dans le pays puisque les premiers mythes japonais concernent une famille céleste centrée sur Amaterasu, la déesse du Soleil, descendante d’un couple divin qui aurait créé les îles japonaises.

Le matin du 1er janvier, il est alors d’usage d’assister au lever du soleil depuis un point de vue dégagé et qui offre un panorama qui s’y prête afin d’accueillir le Toshigami, une divinité shinto (kami) qui apporte avec lui la Nouvelle année.

Premiers jours de l’année

Hatsumode

Lors des tout premiers jours de l’année, les japonais se rendent dans les temples et les sanctuaires afin de faire leurs premières prières.

Ce rituel a lieu généralement durant la période de shogatsu (正月), du 1er au 3 janvier où les édifices religieux accueillent des millions de pratiquants.

Plat de fête typique

Durant les tous premiers jours de l’année, on déguste des osechi ryori.

Il s’agit de différents petits plats présentés dans de magnifiques boîtes laqués. Chaque aliment dispose d’une signification bien particulière et représentent notamment la prospérité, la chance, la fécondité ou bien encore la santé.

Mi-janvier

Le 14 ou 15 janvier, c’est le Dondonyaki (どんど焼き).

Dans chaque ville et chaque village, les habitants viennent déposer leurs décorations du Nouvel an parmi lesquelles les shimakazari et les kodamatsus.

Dans certaines régions, les habitants brûlent aussi leur daruma.

Si en déposant les kodamatsus et shimakazaris en décembre on accueille les divinités à entrer dans les foyers, on leur permet de repartir dans leur dimension en brûlant ces objets.

Toutefois, avant de mettre le feu, un prêtre shinto procède à une cérémonie pour purifier les objets.

Pour en savoir plus

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  • CLARENS Jean-Marie dit :

    Bonjour, toujours très agréable de vous lire et d’en apprendre plus sur le Japon. J’ai bientôt 73 ans et je rêve toujours d’aller au Japon et votre letter me renforce plus que jamais, bonne et heureuse année
    JM CLARENS

    • Bonjour Jean-Marie,
      Quel bonheur de prendre connaissance de votre commentaire. Je vous remercie vivement pour ces mots plein de bienveillance.
      Je suis ravi d’avoir le privilège de vous donner un peu d’inspiration.
      Je suis persuadé que vous visiterez ce beau pays.
      Plein de bonnes ondes à vous et à bientôt,
      Rémy

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