Dernier film en date de Martin Scorsese, Silence traite de faits relativement méconnus par le plus grand nombre.
Laissez-moi tout d’abord vous brosser rapidement le tableau :
Imaginez-vous un Japon médiéval, peu après que les Portugais aient débarqué sur l’archipel pour faire du commerce. Nous sommes alors au milieu du XVIème siècle (pour information, on appelle cette période l’époque du commerce Nanban).
Les Européens apportèrent évidemment aussi leur culture avec eux et commencèrent à évangéliser les populations locales, une démarche qui prit tellement d’essor qu’on comptait plusieurs dizaines de milliers de catholiques au Japon vers la fin du XVIème siècle avant que Toyotomi Hieyoshi décida l’expulsion des missionnaires.
Si 26 chrétiens majoritairement japonais avaient été crucifiés à Nagasaki en 1597, c’est au milieu du XVIIème siècle que les persécutions furent les plus horribles puisqu’on dénombre 40000 chrétiens tués sauvagement.
C’est donc en cette terrible période que Silence relate l’histoire de deux moines Jésuites débarquant au Japon afin de retrouver le père Ferreira qui n’a plus donné signe de vie.
Si l’idée de traiter ce pan de l’histoire japonaise est une riche idée, Martin Scorsese a souhaité lui donner un caractère bien trop intimiste à mon goût en se focalisant sur le père Rodrigues notamment dont la foi sera mise à rude épreuve.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le réalisateur a pris un pari un peu fou : privilégiez la lenteur et la longueur tout en mettant au placard les scènes d’action voire même la bande sonore.
Épuré au maximum, je n’ai rien à dire sur la direction artistique qui pourrait très bien servir le thème mais malheureusement, sans véritable scénario sinon un fil rouge, j’ai subi durant la quasi-intégralité du film.
Et pourtant, l’histoire des chrétiens cachés mérite qu’on s’y attarde.
Chacun pourra juger selon sa propre sensibilité évidemment mais je ressors quelque peu frustré de la salle de cinéma car j’attendais réellement autre chose : plus d’interactions, plus de vie et surtout moins de longueurs. Dommage.
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