Racisme au Japon : mythe ou réalité

Nombreuses sont les personnes attirées par le Japon et pour cause, les raisons ne manquent pas et chaque touriste saura sans nul doute y trouver son bonheur. Cependant, si on regarde de plus près, quelques éléments viennent entacher ce beau tableau.

De nombreuses composantes sont nécessaires pour créer l’alchimie d’un voyage réussi et le Japon compte tout ce qu’il faut pour cela. En effet, se rendre sur le sol nippon c’est partir un peu à l’aventure, à l’autre bout du monde, où tant de choses sont différentes de ce que l’on trouve chez nous à commencer par la langue. Se retrouver au Japon, c’est s’assurer à coup sûr de perdre tous ses repères et d’être totalement dépaysé. Oui mais !

En tant que touristes au Japon, on ne voit pas forcément ce qui peut faire grincer des dents et pourtant, il faudrait peut être poser son regard ailleurs.

Au Japon, il y en a pour tous les goûts. Si à première vue tout semble magnifique, il n’y a pas besoin de gratter beaucoup le vernis pour entrevoir quelques zones d’ombre : hélas, vous n’avez pas atterri dans le pays des Bisounours même si on pourrait penser s’en rapprocher. Durant votre séjour au Japon et vos différentes occupations, peut-être serez-vous confronté à certains comportements ou attitudes étonnantes.

Cet article n’a certainement pas pour but de vous expliquer en détails les différents traits de caractère exposés (je ne suis pas sociologue et certainement pas un expert du Japon) mais plutôt d’essayer de soulever des points dont on ne parle que trop rarement et qui méritent qu’on s’y attarde quelque peu. Si j’apprécie énormément ce pays, c’est aussi pour cela.

Ce billet n’a pas non plus vocation à donner des leçons de moral ou à dénigrer quoi que ce soit. Je me pose là en simple témoin, rien de plus. Le Japon est un pays remplit de contrastes et une fois la période de fascination achevée, il y a fort à parier que vous ne verrez plus ce pays sous le même angle.

La face cachée du Japon : morceaux choisis. Je vous propose donc de rentrer dans le vif du sujet. Pas d’ordre particulier, quelques points d’attention parmi tant d’autres.

Je suis un étranger…

Imaginez un peu…

Les portes de votre wagon se referment. Encore une bonne journée qui débute, vous voilà dans un train qui vous emmène vers de nouvelles aventures lorsque soudain, vous sentez des regards insistants braqués sur vous. Pas de panique, vous faites face à un phénomène qui se produit régulièrement et que j’appelle la crainte de l’étranger pour ne pas dire autre chose. Si certains spécialistes parlent de gaijin complex ou complexe de l’étranger,  la finalité reste la même : le sentiment d’exclusion voire de rejet, assez bref certes mais bien réel.

Qui dit complexe dit mal-être. Ce gaijin complex proviendrait d’un joyeux mix de sentiments antagonistes (fascination, peur, admiration, …) vis-à-vis des Occidentaux. Si les différences en terme de mensurations et de physique sont des critères entrant dans la balance, ce ne sont que quelques pièces du puzzle parmi tant d’autres. En effet, il ne faut pas oublier que le Japon est un territoire insulaire qui a vécu en autarcie durant des siècles. La mixité culturelle n’existait quasiment pas jusqu’au siècle dernier. On aurait vite fait de prendre un raccourci rapide et de faire l’amalgame en parlant de racisme mais je n’y crois pas (du racisme il y en a au Japon comme dans tous les pays). On dira simplement que certains japonais ne savent pas comment se comporter avec les étrangers.

Gaijin complex

Si on s’habitue à se faire dévisager de pied en cape dans les transports en commun, il y a un tout de même un comportement qui renforce ce sentiment d’exclusion. Certains japonais ont des attitudes troublantes en journée (ce détail temporel aura son importance vous le constaterez plus loin) : impossible pour eux d’envisager prendre place à côté d’un étranger alors que le train est bondé et qu’il ne reste que deux places de libres à côté d’un gaijin. Ce genre de comportement touche toutes les tranches d’âge.

Pour décrire un peu mieux tout cela, voici une anecdote croustillante survolant les rapports entre japonais et gaijin.

Le siège du gaijin

À Tokyo, je me rendais avec un ami à Ueno en empruntant un train assez bondé. J’avais décidé de rester debout et deux places étaient libres à côté de mon collègue. Alors qu’il était installé sur la banquette d’en face, un jeune écolier demanda alors à son camarade si il ne voulait pas s’asseoir à côté de mon ami. Et là, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre le bambin répondre à son camarade « ううん、駄目です! » c’est à dire « Non c’est interdit / Impossible ! / Nada / Niet ». Allez comprendre…

Je suis un oreiller confortable

Je vous propose de terminer sur un constat plus amusant.

Je vous invite maintenant à continuer votre voyage en train en ma compagnie, alors que la soirée s’achève. Ce que j’appelais plus haut la crainte de l’étranger semble s’être tout à coup miraculeusement vaporisée, ceci n’étant pas dû à un enchantement mais plutôt à une journée bien trop remplie (par trop d’activité ou trop d’alcool c’est selon). Petit bémol, le gaijin complex est surtout ressenti par des personnes d’un certain âge qui sont moins nombreux dans les transports en commun en fin de soirée.

Les yeux hagards, les paupières lourdes, les voyageurs s’endorment les uns après les autres avec leur smartphone dans la main, bercés par le roulis du train. À cet instant précis, il n’y a plus une place assise de libre, elles ont été prises d’assaut ! Tout le monde souhaite profiter d’un lit de camp de fortune pour quelques minutes voire un peu plus. Plongés dans un léger sommeil, les têtes dodelinent de droite à gauche et finissent leur course inévitablement sur votre épaule. Vous verrez donc s’effondrer sur vos épaules à tour de rôle une jeune lolita adepte de la mode et des faux cils (entre autres), un salaryman à la chemise débrayée (si il a pu se faufiler jusque là) ou bien encore un homme qui a déjà soufflé quelques Printemps. Vos épaules seront tout aussi appréciées que celles d’un japonais, on s’endort sur tout le monde dans les trains.

L’alcool ou la fatigue extrême aidant, c’est marrant de voir ô combien l’attitude des japonais peut changer au fil de la journée.

Lorsque les passagers de trains se transforment en oreiller confortable et moelleux, bienvenue au Japon les ami(e)s ! Les grands dormeurs des trains de banlieue ou des métros japonais ne font plus la différence entre un étranger et un japonais à cette heure avancée car c’est bien connu, comme on le dit souvent, la nuit tous les chats sont gris.

En guise de conclusion

Le Japon à ses codes, tout le monde le sait pertinemment. Impossible pour un profane ou même un étranger vivant sur place de déchiffrer et comprendre certaines situations. C’est aussi ce qui rend ce pays si intéressant et fascinant.

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