Japan Post Holdings va faire son entrée en bourse dans quelques semaines : il s’agit de la plus grosse opération d’introduction en bourse depuis près de 20 ans.
Cela faisait plus de dix qu’on l’attendait, un vieux serpent de mer pour ainsi dire et pourtant, le 4 novembre prochain, le groupe Japan Post Holdings fera son entrée en Bourse.
Pour rappel, détenu à 100% par l’Etat japonais, Japan Post Holdings est un groupe constitué d’une société de services postaux, d’une banque (Japan Post Banck Co.) et d’une entreprise d’assurance-vie (Japan Post Insurance Co.). Seules la maison mère (Japan Post Holdings) et ses filiales de bancassurance sont pour le moment concernées par l’ouverture partielle de leur capital au public, à savoir 11% de chaque entité.
En cédant une partie de ses participations dans les sociétés concernées, l’Etat Japonais pourrait ainsi récolter environ 10 milliards d’euros. Cela devrait constituer la plus importante introduction en bourse dans le monde en 2015. Les fonds récoltés serviront en très grande partie à financer les opérations de reconstruction des zones sinistrées par le séisme et le tsunami de mars 2011.
À terme, le gouvernement nippon souhaite céder deux tiers de sa participation dans Japan Post Holdings, 50% de Japan Post Bank et 100% de Japan Post Insurance.
Cependant, après les récents soubresauts intervenus sur les marchés financiers ces dernières semaines, on est en droit de se demander si l’opération envisagée sera couronnée de succès d’autant plus qu’un quotidien révélait il y a quelques jours que 80% des titres devraient être vendus à des investisseurs nippons, petits porteurs qui plus est, les grands institutionnels nippons semblant quelque peu frileux.
On peut se demander pourquoi les investisseurs internationaux ne souhaitent pas investir dans ces filiales. Deux réponses à cette question : les activités de ces entreprises se limitent quasi-exclusivement au territoire nippon. De plus, le marché japonais ne disposent que de peu de réservoirs de croissance, sans aucun catalyseur à l’horizon bref, de quoi rendre frileux n’importe quel investisseur surtout étranger.
On peut penser que cette introduction en bourse devrait recueillir un accueil légèrement positif par les petits porteurs japonais qui auront surement à cœur d’investir dans des sociétés nippones en sachant que l’usage des fonds dégagés par ces cessions serviront à reconstruire des territoires qui en ont grand besoin.
Rendez-vous est donc donné le 4 novembre pour le lancement en fanfare de cette introduction en Bourse qui risque de faire parler d’elle.