Ando Tadao : un architecte visionnaire

En ce qui concerne le Japon, vous avez déjà sûrement entendu 1000 fois l’expression « entre tradition et modernité ».

Alors oui, qu’on aime ou qu’on n’aime pas cette formule, vous allez voir qu’elle va encore se vérifier.

Aujourd’hui, je vous propose de partir à la découverte des œuvres d’un célèbre architecte japonais illustrant cette formule.

Et pour la première fois depuis l’ouverture du blog en 2010, j’ai décidé de laisser la main à Sophie qui va tout vous raconter. Allez, c’est parti :

Notre voyage commence à Iwaya, sur l’île de AwajiShima, dans la baie de Kobe et Osaka, par un jour pluvieux de février 2020…

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C’est un reportage télévisuel qui m’a menée à partir à la découverte du Yumebutai et du temple Honpukuji.

Yumebutai

Un complexe impressionnant

Le Yumebutai (淡路夢舞台) est un impressionnant complexe construit face à la mer intérieure.

Son nom complet est Awaji Yumebutai.

Né après le séisme de Kobe de 1995 (également appelé grand tremblement de terre de Hanshin Awaji), il se compose d’un palais des congrès, d’un hôtel, d’une chapelle de mariage, de boutiques, d’un théâtre en plein air, d’un jardin et d’une multitude d’espaces cachés sur différents niveaux.

Il se veut un symbole de reconstruction et de renaissance suite à ce terrible événement.

Yume (夢) signifie « rêve ».

Et butai (舞台) veut dire « scène ».

Cet immense espace de béton, de verre et de verdure vient se fondre dans la nature et coexiste admirablement bien avec l’environnement présent.

L’incroyable jardin, de 100 petites terrasses en paliers, face à la mer et à Kobe est un hommage aux 6500 morts et 44000 blessés du tremblement de terre.

Ce jardin vient renforcer la volonté de l’architecte d’une construction se mêlant à la nature.

Quelques lieux surprenants

Je vous invite à cliquer sur les différents liens ci-dessous pour découvrir les photos.

    • Kai no hama (貝の浜) : plage de coquillages, curieuse fontaine se dévoile à l’entrée du Yumebutai. Son fond est recouvert de coquilles Saint Jacques. D’après le site web du Yumebutai, ces coquilles viendraient d’une usine de transformation d’Hokkaido.

Pour visiter ce complexe, il faut emprunter de nombreux escaliers et couloirs, se perdre dans les différents recoins et terrasses. Tout est jeu d’ombres et de lumières.

Chaque visite se révèle différente suivant les heures de la journée et le temps.

Vous passerez un très joli moment dans ce surprenant vaisseau moderne entre espace de béton clos, minimal et ouvertures sur la nature et le monde.

Pour préparer la visite, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le site du Yumebutai.

A l’intérieur, vous pourrez déguster les excellents oignons d’Awaji Shima au Tom Studio.

Juste à côté, ne ratez pas :

    • le parc d’Awaji (sans oublier Nijigen No Mori avec ses parcs Naruto, Godzilla…)

Honpukiji

A un peu plus de 4 kilomètres du Yumebutai, vous trouverez le Honpukiji (本福寺 水御堂).

Son nom complet est Honpukuji Mizumido (le temple de l’eau).

Pour accéder à l’entrée du temple, il faut quitter la route principale et s’armer de courage pour gravir un chemin très pentu.

Par beau temps, il y a une belle vue sur la mer et la baie.

L’arrivée est un peu déconcertante puisque, après avoir longé le temple principal ancien et traversé le cimetière, on atterrit sur un immense mur de béton.

En passant par l’unique entrée de ce mur, vous pénétrez dans un couloir, cernés par 2 murs de béton.

Au fur et à mesure que vous avancerez, le temple se dévoilera, ou plus exactement le toit du temple composé d’un immense bassin circulaire, recouvert de nénuphars et de lotus (fleur symbolique du Bouddhisme) quand c’est la saison.

Par temps ensoleillé c’est un incroyable miroir qui reflète le ciel et la nature environnante.

En son milieu, un escalier descend vers l’intérieur du temple.

Ce bâtiment ultra moderne date du début des années 90 (ère Heisei) et vient en annexe du bâtiment principal ancien, quelques mètres à côté.

C’est un temple bouddhiste de la branche Shingon datant de la fin de la période Héian (794 – 1185).

Lors de la présentation de son projet pour ce temple moderne, l’architecte s’est heurté à la réticence des prêtres et fidèles quant à cette architecture résolument contemporaine.

L’intérieur du temple se compose d’un unique couloir circulaire et d’un hall principal.

Tout est fait de béton, de bois, de vermillon et de jeux de lumière : la lumière du hall principal rentre par une ouverture à l’arrière de l’autel.

À la tombée du soleil, l’éclairage est impressionnant. Tout au long de la visite et de la déambulation dans le couloir circulaire, vous jouez avec la lumière qui vient se refléter sur les panneaux de bois vermillon.

C’est un espace minimal et mystérieux changeant tout au long de la journée et laissant l’extérieur et la nature se deviner.

Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur la page de l’Office de tourisme d’Awaji Shima dédiée à Honpukuji.

Carnet de route et informations pratiques

Si vous souhaitez revivre notre journée de février 2020 au Yumebutai, aux serres Kiseki no Hoshi et à Honpukuji, je vous laisse découvrir tous les détails ici.

Et si vous voulez avoir plus d’informations en terme de logements ou de restauration, voilà quelques liens qui devraient vous aider :

Partons maintenant à la découverte d’une dernière visite avant de vous présenter l’architecte à l’origine de ces ouvrages.

Pour s’y rendre, il faut prendre le bateau ou l’immense pont Akashi Kaikyo Ohashi par la route en direction de Kobe, juste en face et, plus précisément monter au Mont Rokko.

La Chapelle du Vent

Ellel est également appelée Eglise du Vent ou Cathédrale du Vent (風の教会).

Ce bâtiment se trouve en pleine nature sur les hauteurs de Kobe.

La chapelle faisait partie d’un parcours d’art contemporain, Rokko meets art, se visitant au moment de notre voyage .

Le site était donc aménagé pour cette manifestation. L’arrivée à la chapelle était un « terrain vague » avec un conteneur servant de guichet (800 yens l’entrée).

Il fallait traverser ce terrain, plus du tout « nature », avec de nombreux festivaliers pour pénétrer dans la chapelle.

Après avoir emprunté un long couloir de béton et de verre dépoli, nous accédons au chœur de la chapelle. Et là, déception majeure, une énorme œuvre d’art occupait la totalité de l’intérieur du bâtiment. Impossible de profiter du lieu…

Je vous laisserai donc  découvrir la chapelle sur le site officiel.

C’est un endroit minimaliste de béton, de verre et de lumière, dans l’esthétique de l’architecte. Tout un mur de verre permet la vue sur la nature.

Construite en 1986, elle était initialement la chapelle de mariage d’un hôtel.

Laissée à l’abandon à la fermeture de l’hôtel, elle a été restaurée en 2018.

C’est la 1ère œuvre d’une trilogie d’églises dont les 2 autres sont à découvrir plus bas.

Carnet de route et informations pratiques

Pour suivre notre journée de 2023 au Mont Rokko, c’est ici que ça se passe.

Et pour découvrir plus de photos et d’informations, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous :

安藤 忠雄

Qui se cache derrière ces 4 kanjis ?

Vous avez sûrement deviné.

Fasciné par l’utilisation du béton, par modernité et tradition, Ando Tadao souhaite à travers ses œuvres architecturales connecter les hommes à la nature.

Sans renier les traditions de son pays, il intègre des éléments traditionnels de l’architecture japonaise à ses projets architecturaux modernes aux formes géométriques, minimales et aux matériaux bruts.

Il s’inscrit ainsi dans le courant architectural du Régionalisme critique.

C’est dans un Osaka effervescent en pleine expansion, au milieu des années 70, qu’Ando Tadao construit ses premières maisons.

Il veut du fonctionnel et une nouvelle connexion des habitants à leur environnement. Les formes sont simples, cherchent à respecter la nature et à s’y mêler.

Ses constructions peuvent nous faire penser à celles d’un architecte français qui le fascine et l’inspire, Le Corbusier.

Ando Tadao fait le voyage en Europe et en France pour le rencontrer en 1965. Malheureusement Le Corbusier décède quelques jours avant son arrivée. Il visite tout de même ses constructions dont il se sent proche (en particulier la Cité Radieuse à Marseille et la Villa Savoye à Poissy)

Ando Tadao est né à Osaka en 1941. Il jouit d’une grande renommée au Japon. En demandant à mes amis japonais s’ils le connaissaient les réponses ont été les suivantes :

  • « architecte très connu »
  • « bâtiments faits de béton brut »
  • « architecte du musée de Naoshima »

Ando Tadao a reçu de nombreuses reconnaissances internationales dont le Prix Pritzker d’architecture en 1982.

Je ne suis pas spécialiste d’architecture, je vous laisserai donc découvrir plus d’informations en suivant les liens ci-dessous…

Pour en savoir plus sur Ando Tadao

Quelques autres réalisations de Ando Tadao

La Chapelle sur l’eau ou l’Eglise sur l’eau (Hokkaido, 1988)

L’Eglise de la Lumière (Ibaraki – Osaka, 1989)

Site internet de l’église

L’église se visitait mais depuis le Covid, les visites sont plus rares.

Benesse House (Naoshima, 1992)

Musée et hôtel

Site officiel

Pavillon du Japon (Exposition Universelle de Séville, 1992)

Structure

Article

La Fabrica (Trévise, 1993)

Commandée par l’entreprise Benetton

Site officiel

Maison de l’Unesco (Paris, 1995)

Espace de méditation

Article

Temple Komyoji (Ehime – Japon, 2000)

Rénovation du temple

Site officiel du Komyoji

Musée d’art Chichu, Naoshima 2004

Chichū Bijutsukan (地中美術館,) : musée d’art souterrain

Site internet du musée

Tokyo Skytree, (Tokyo, 2011)

Collaboration

La Colline de Bouddha (Hokkaido, 2016)

Site officiel

Film sur la construction du lieu

Article et photos sur la Colline de Bouddha

Bourse de Commerce (Paris, 2021)

Rénovation

Article

Voilà. C’est ainsi que se termine ce voyage dans l’univers d’Ando Tadao.

J’espère qu’il vous aura donné des envies de découvertes tant au Japon qu’en France.

N’hésitez pas à nous dire dans les commentaires si vous avez déjà eu l’occasion de voir quelques œuvres de cet architecte, au Japon ou ailleurs.

Crédits photos : yumebutai.co.jp, kobecco.hpg.co.jp, ztylez.com, benesse-artsite.jp, opnminded.com

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